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Libye : des orpailleurs tchadiens meurent en plein désert, une triste fin pour des migrants en quête d'un rêve illusoire

Il ne se passe pas un jour sans qu’un média parle du phénomène de la migration. La migration est devenu un sujet quasi quotidien de nos jours. Elle est omniprésente et répond à diverses situations. Elle est un moyen de découverte, de recherche d’ailleurs et parfois de recherche de l’eldorado. Et ça ne se passe pas toujours bien… C’est l’un des sujets qui défraient la chronique dans le monde.

Le 24 juin 2022, vingt-trois personnes sont mortes alors qu’elles tentaient de franchir en masse le mur d’enceinte entre Nador (au Maroc) et l’enclave espagnole de Melilla. Sur les images des médias, on voit des dizaines de corps enchevêtrés, des morts et des blessés gisant au sol après que la police marocaine ait tenté de les repousser.

Le Tchad et le phénomène de limmigration

Le 29 juin 2022, vingt passagers migrants trouvent la mort dans l’extrême nord du Tchad, dans le site aurifère de Kouri Bougoudi. Alors qu’ils rentraient chez eux pour retrouver leurs familles, ils se sont trouvés isolés dans grand Sahara, sans eau. Ce drame est dû à la panne de leur véhicule.

Le secours venu de la Libye pour enterrer les corps. Crédit photo : Toumaï Web Médias

Comme plusieurs autres personnes, ces vingt migrants se sont rendus dans cette zone pour faire fortune à tout prix, mais ils ont été rattrapés par les affres de l’immigration clandestine. Ce drame remet sur la table la question de la politique migratoire et l’impérieuse nécessité de respecter les droits des migrants, car ces hommes et femmes à la quête d’un eldorado méritent regard et respect.

D’après l’étude préliminaire sur le phénomène des migrants au Tchad, réalisé par l’Organisation Internationale pour la Migration (OIM), le phénomène de migration est dû à des raisons économiques et à la recherche de moyens d’adaptation aux difficultés environnementales, à la pauvreté, au manque d’activités et d’opportunités.

Les raisons du départ des migrants qui ont quitté de Kouri

En date du 23 et 25 mai 2022, des affrontements intercommunautaires ont opposé des membres de plusieurs ethnies autour d’un site d’orpaillage d’or à Kouri Bougoudi, ces affrontements ont fait plus de cents morts.

Des images d’une rare violence, montrant notamment des corps calcinés, ont été partagées sur les réseaux sociaux et relayées par les médias nationaux et internationaux.

Il faut dire que depuis la découverte d’or dans les montagnes de Tibesti en 2012, de nombreux ressortissants des pays voisins rejoignent cette localité, provoquant sur place des tensions et parfois des affrontements meurtriers. Cette situation de crise et de tensions a poussé les autorités tchadiennes à dépêcher une mission conduite par le ministre de la Défense nationale, afin de rassurer les partenaires du Tchad et l’opinion internationale.

Crédit photo : Toumaï Web Médias

Comme cela ne suffisait pas à apaiser la situation, quelques jours après, le président du conseil militaire du Tchad s’est lui-même rendu sur place avec plusieurs ministres, ordonnant ainsi le départ de tous les orpailleurs. Le ministère des mines et celui des finances ont annoncé que l’or serait désormais exploité en respectant certaines normes, comme le recommande les textes.

Ordre donné, ordre exécuté sur place ! L’armée a donc pris le contrôle de cette zone.

Quelles mesures d’accompagnement et de protection ont été prises pour les orpailleurs qui ont dû précipitamment partir, afin de les aider à rejoindre leurs familles sains et saufs ?

Sommer une personne de quitter immédiatement un lieux, après plusieurs années de présence sur place, alors qu’il rêvait d’avoir de l’or pour pouvoir rentrer, c’est extrêmement compliqué. Cela oblige à un certain nombre de mesures matérielles et financières et d’accompagnement logistique.

Si l’on se réfère au Pacte international relatif aux droits civils et politiques du 16 décembre 1966, son article 2 dispose que : « Les États parties au présent Pacte s’engagent à respecter et à garantir à tous les individus se trouvant sur leur territoire et relevant de leur compétence les droits reconnus dans le présent Pacte, sans distinction aucune, notamment de race, de couleur, de sexe, de langue, de religion, d’opinion politique ou de toute autre opinion, d’origine nationale ou sociale, de fortune, de naissance ou de toute autre situation. »

Aujourd’hui, selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), plus 10.000 orpailleurs tchadiens et internationaux (OIM) sont en état d’urgence

Anne Kathrin Schaefer, chef de mission de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) au Tchad a déclaré que : « La situation humanitaire sur place est actuellement fragile, car les travailleurs des mines ont un accès limité à la nourriture, à l’eau ou à toute forme d’abri. »

Selon l’OIM toujours, selon une première évaluation menée par la Matrice de suivi des déplacements (DTM) de l’OIM, plus de 3 200 orpailleurs dont 172 enfants, sont actuellement bloqués dans les villes de Zouarké, Wour, Zouar, Kollou, Faya et 80 personnes sont bloquées au nord du Tchad. « Les évaluations sont en cours et ce nombre est susceptible d’augmenter », a indiqué l’OIM. D’autres n’ont pas pu obtenir l’or qu’ils espéraient, , c’est donc très difficile pour eux de rentrer les mains vides, tous ces efforts, toutes ces difficultés pour aucun résultat… c’est très dur à vivre.

Il faut aussi préciser que, très souvent, dans cette partie du pays, l’État n’a pas le contrôle total de ce qui se passe, ce qui justifie qu’il ne joue pas pleinement son rôle, cela rend d’ailleurs difficiles la réalisation des activités des organisations humanitaires.

Cette zone vit dans un certain désordre, le problème des migrants orpailleurs reste entier et la situation de milliers de personne est toujours incertaine à ce jour.

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leblogdemousse

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