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Afrique : La destinée du continent est-elle désormais entre les mains des militaires ?

Il n’est plus un secret pour personne et le monde entier est témoin des différentes tragi-comédies, s’il faut qualifier ainsi les innombrables coups d’Etat militaire en Afrique Francophone.

L’année 2020 et 2021 étaient particulièrement importantes pour la vie politique de certains pays, à savoir le Mali, la Guinée-Conakry et le Tchad, par la montée au pouvoir des gouvernements militaires.

Les mêmes histoires se répètent, trois coups d’État au 21e siècle.

Le cas du Mali, parlons-en (18 août 2020)

Le 18 août 2020, à l’issue du coup d’État, le président Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) a été renversé par des officiers militaires réunis au sein du Conseil National pour le Salut du Peuple (CNSP), dirigé par l’actuel président du CNSP, le colonel Assimi Goita, et qui ont suggéré une période transitoire de trois ans.​

Ibrahim Boubacar Keïta / Crédit photo : Flickr

Le cas du Tchad, au pays de Toumaï (20 avril 2021)

Au pouvoir depuis 30 ans, le président tchadien Idriss Déby, militaire de carrière qui s’est emparé lui aussi du pouvoir en 1990 à l’issue d’un coup d’Etat contre le défunt président Hissein Habré, est mort le 20 avril 2021, des suites, soi-disant, de blessures reçues alors qu’il commandait son armée dans des combats contre des rebelles dans le Nord du pays.

Un Conseil militaire composé de plusieurs généraux, dirigé par son fils, remplace le Président décédé. Depuis lors, le climat est tendu dans ce pays entre la classe politique, la société civile et les militaires au pouvoir. Mais chacun se demande si ces hommes armés vont accepter de retourner dans les casernes après les 18 mois pour laisser la place à un gouvernement civil ?​

Idriss Déby / Crédit photo : STORE NORSKE LEKSIKON

Le troisième cas, pour ne pas dire le dernier : la Guinée Conakry (5 septembre 2021)

Les événements sont allés à une vitesse inédite, le dimanche 5 septembre 2021, après l’annonce par le Comité National pour le Rassemblement et le Développement (CNRD), à la télévision nationale, la prise du pouvoir par les putschistes et l’arrestation du président Alpha Condé par les forces spéciales dirigé par le colonel Mamady Doumbouya. Ce dernier avait annoncé l’organisation d’un dialogue inclusif pour écrire une nouvelle Constitution.​

Ces militaires qui promettent toujours des « élections libres et démocratiques » durant la transition

Des élections « libres et démocratiques » seront organisées à l’issue de la transition ? C’est la phrase utilisée au Mali, au Tchad et en Guinée par les militaires putschistes. Mais ces militaires ont-ils la ferme volonté d’instaurer une démocratie digne de ce nom ? Ces coups d’Etat seront-ils, dorénavant, une leçon pour les restes des dirigeants africains qui veulent briguer plusieurs mandats ? Qu’est ce qu’il se cache derrière ces coups d’Etat militaire ? Voilà plusieurs questions qui méritent d’être posées…

La communauté internationale et l’union africaine, les deux impuissants observateurs face à un continent en voie de développement

Des réactions prudentes chez les dirigeants africains, à commencer par la première réaction du président Évariste Ndayishimiye du Burundi, qui a condamné sur Twitter « le coup d’État en République de Guinée ». Il a également lancé un appel au calme. Ensuite, le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, qui a réagi à son tour à travers un communiqué habituel appelant à la libération immédiate du président Alpha Condé.​​

Ainsi, c’est au tour des États d’Afrique, dont notamment l’institution panafricaine et sa Commission de condamner avec la dernière énergie (comme d’habitude) le coup d’État des forces spéciales guinéennes qui a mis fin à onze ans de règne.​​

Mais quand est-ce que l’Afrique pourra constituer un ensemble unifié et éviter ce mal qu’elle subit depuis les indépendances ?

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Auteur·e

leblogdemousse

Commentaires

Ben Acyl
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Un article très édifiant.

Moussé
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Merci à toi Ben Acyl !

Moussé
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Merci mon cher.

Abdallah moussa
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Ces militaires ils veulent la démocratie.

Moussé
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Mais est-ce que ça ne sera pas un mauvais départ encore pour le continent ?

Mahmoud Sabir
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Quand un Putschiste décide de parler de putsch 😂 😂. Sinon c’est un excellent article.
Mais bon comme quoi, on peut déjà déduire que désormais, les africains ont opté pour le coup d’état comme, voie et moyen pour une transition.

Moussé
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Rire !!! On doit pas laisser non plus la voie aux militaires de s'éterniser au pouvoir..

Moussé
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On peut poser toujours la question, quand est est-ce que l’Afrique pourra constituer un ensemble unifié et éviter ce mal qu’elle subit depuis les indépendances ?